Samedi 23 février 2013 s'est déroulé salle Jacques-Brel à Fontenay, une réunion de concertation
portant sur la réforme de l'école. On ne peut que se féliciter de ces
initiatives de démocratie locales organisées par les Mairies qui, une fois de
plus, doivent se substituer à l’Etat. En effet, peu de temps après son
installation, le gouvernement, par la voix de M. Peillon, ministre de
l’Education nationale annonçait sa volonté de recentrer ses efforts sur le chantier de
refondation de l’école. Ainsi était lancée la concertation « Refondons l’école
». Si les intentions sont louables, la méthode est, en revanche, très
discutable. Certaines promesses de campagne mériteraient, en effet, d’être plus
réfléchies et mieux préparées avant d’être lancées. Samedi donc, les Fontenaysiens étaient appelés, et 200 au moins étaient présents dans la salle,
à réfléchir sur cette question : quelle école pour demain ?

Parmi les nombreux thèmes de réflexion abordés, la semaine
de 4,5 jours est sans doute celui qui fait le plus parler ! Instaurer un
meilleur équilibre du temps scolaire et périscolaire dans journée et durant la
semaine afin de respecter le rythme biologique de l’enfant est, à priori, une
volonté partagée par l’ensemble des parents. Mais cela n’a aucune valeur, et
cela a été dit à plusieurs reprises, si le rythme de travail sur l'ensemble de
l'année n'est pas pris en compte. Mon sentiment est, qu’encore une fois, une
réforme semble très mal engagée. On peut être légitimement inquiet sur le
devenir de notre école républicaine, publique, laïque et gratuite. L'école qui
permet l'égalité des chances.
Alors que les communes auront à supporter des dépenses
supplémentaires encore peu clairement évaluées (entre 10 à 15 %), elles n’ont
pas été concertées. En effet, des ateliers réunis seulement quelques jours
durant l’été (!) et un peu en septembre ne peuvent porter le nom de
concertation ! Surtout quand ils ont abordé (survolé même) bien d’autres
thématiques que celle qui nous interroge aujourd’hui. Et pourtant… peu de temps
après, en octobre, des textes déjà rédigés depuis déjà plusieurs semaines
étaient signés …
On peut donc s'interroger sur la manière dont cette réforme
est menée, par quelle méthode ? Pour quel objectif ?
- Pour promouvoir une éducation locale qui, par l'inégalité
des ressources de nos communes, est source d'inégalité territoriale à l'accès
aux apprentissages ?
- Pour saper encore et toujours l'éducation nationale terreau
pourtant fertile pour accéder à l’ascenseur social ?
- Pour dévaloriser encore plus les métiers d'animateurs et
d'enseignants qui sont pourtant les piliers de notre système éducatif et
d'instruction ?
- Pour éloigner encore plus le rôle des parents dans le
système éducatif français ?
On peut difficilement faire mieux.
La grande concertation sur cette question qui touche
concrètement l’avenir de nos enfants aurait du venir du gouvernement socialiste
mais rien n’a vraiment été proposé. En s’attaquant au rythme scolaire et à la
durée des vacances d’été (on ne parle d’ailleurs pas des vacances de la
Toussaint ou de février…), Vincent Peillon a préféré passer le « polish » sur
le capot de la voiture plutôt que de mettre les mains dans le moteur. Il a choisi la facilité et le court terme plutôt
que d'accorder à nos enfants la place et les exigences qui leur reviennent de
droit.
Nous aurions aimé que le ministre parle de réussite
scolaire, de l’évolution du métier de professeur ou d’animateur (puisque le
temps périscolaire est amené à augmenter) ou que l’on aborde le contenu des
programmes que chaque Ministre de l’Education souhaite alléger très justement
mais ne réforme jamais.
Aussi devant autant d’improvisation et de désordre, on ne
peut que saluer la démarche des élus locaux et à Fontenay de Monsieur Voguet et
de Madame Antoine d’ouvrir cette concertation, même si au final, cela ne
changera pas grand-chose. Cela aura au moins permis de mettre en avant une
démarche toute naturel et légitime de notre maire et, rendre encore plus
visible les ruptures qui existent au sein de la majorité, qu'elle soit locale
ou nationale.
Gildas LECOQ et Guillaume JEUNOT