On se serait cru aux jeux olympiques hier soir dans la salle du Conseil municipal de Fontenay-sous-Bois. La séance avait à peine commencé que déjà une partie de ping-pong se jouait entre les deux camps de la majorité. M. le Maire assez remonté n'avait sans doute pas accepté que le parti socialiste reçoive l'aval de Solférino pour avancer la date de désignation de son candidat en vue des prochaines municipales.
Les jeux Olympiques
Du ping-pong on passa au tennis avec son célèbre jeu de fond de court ! Gilles Saint-Gal annonçant le versement par le département d'une subvention de 130.000 € pour l'aide à la réalisation des voies de circulations douces (pistes cyclables)... Ce n'était pas sans compter sur les Verts pour rappeler le versement par la Région d'une aide beaucoup plus significative de 1,5 M€. Petit froid dans la salle, mais nous n'en étions qu'à l'échauffement...
L'élu du centre présent hier, Jean-Jacques Acchiardi, membre de l'opposition, souligna ensuite sa joie de voir deux sociétés Fontenaysiennes récompensées par un label signe de la vitalité des entreprises locales. Plutôt que de se réjouir, cette nouvelle déclencha une partie de fléchettes pour rapidement partir en concours de tirs à l'arc ou à la carabine. Gilles Saint-Gal s'offusqua (et c'est un euphémisme) sur le renvoi devant le tribunal des syndicalistes de Goodyear et la décision du gouvernement de ne pas voter la loi d'amnistie contre les syndicalistes condamnés. Tellement en forme notre conseiller général, qu'il osa même comparer leurs condamnations à celles de violeurs ou de pédophiles... (ambiance) ! Les mots ont un poids et un sens, on ne peut pas tout se permettre, il y a des comparaisons qui font souffrir des victimes et des familles de victimes, mais pour atomiser son adversaire, hier soir à Fontenay, tout était bon, hélas.
On pensait que la mi-temps approchait, quand un combat de boxe débuta entre Madame Abeille et M. Voguet. La raison, la communication du versement de sa réserve parlementaire. Laurence Abeille valorisait sa transparence, Jean-François Voguet regrettait juste qu'elle n'ait pas prévenu la ville et sans doute rien versé non plus pour des projets d'investissement.
Dans la salle, le public était médusé, atterré, scandalisé, écœuré (coche la case de ton choix ami lecteur !). M. Clerget venait même provoquer M. Bénédict, en face à face, pendant que Nora Saint-Gal essayait d'expliquer les projets de conventions de partenariat et de mise à disposition de personnel communal au profit de l’association « HOME », venant en aide aux femmes victimes de violences physiques ou psychologiques. J'avoue avoir eu honte vis à vis des dirigeantes de cette association présentes à nos côtés dans le public.
Nous arrivions à la fin de la séance mais aussi et surtout aux combats de lutte ou de judo, quand le parti socialiste s'interrogea sur l'absence de places de stationnement aux abords du parc des carrières qui doit ouvrir le 25 mai prochain... Nouvelle bronca dans le conseil, le maire lui même haussa le ton niant avoir menti sur la création de solutions de stationnement... Quand chacun s'interrogeait sur la manière dont les familles habitant loin de ce parc allaient venir (enfants, landaus, ...) et se stationner, le maire bottait en touche rappelant que la place de la voiture en ville était en diminution et surtout qu'il y avait des bus... Bref habitants des Alouettes ou du Bois débrouillez-vous... Soudain, on ne sait pas pourquoi, mais un assaut final venait de repartir sur les syndicalistes ! La guerre était totale entre le PCF et les PS. "Vous avez signé un programme commun sans lire notre position sur le stationnement c'est votre responsabilité" dit en substance le maire à ses alliés socialistes, "nous en rediscuterons en vue des prochaines municipales" tenta-t-il de rajouter comme pour masquer la rupture désormais totale. Au regard des propos échangés hier soir personne ne peut imaginer une réconciliation, ou alors juste pour la façade mais certainement pas pour le bien des habitants.
Fin de la séance début de la 3e mi-temps.
Dans les couloirs menant vers la sortie, un dialogue de sourds débuta entre M. Voguet (PCF) et M. Bédouret (PS) devant votre serviteur sur l'image pitoyable clairement montrée au public. "Tu fais le jeu de l'extrême droite" tonna le maire vers Patrice Bédouret. "Et ce n'est pas vous qui en profiterez" précisa-t-il en me regardant. "Comptez sur moi, M. le Maire pour nous permettre d'éviter cela et engager le changement" lui rétorquais-je. "Alors bonne chance" sourit-il. "Merci de vos encouragements et de votre participation à notre victoire M. le Maire". Fin du match.
Triste soirée pour la démocratie locale hier soir au conseil municipal. Le changement d'équipe devient chaque jour un peu plus nécessaire et même urgent. L’essoufflement de l'actuelle majorité, ses tensions, ses fractures, ses colères, ses mots (encore une fois tu as le choix ami lecteur) démontrent clairement la fin d'un cycle que nous sommes nombreux à dénoncer depuis plusieurs mois maintenant.
Comment peut-on espérer mobiliser nos concitoyens sur un projet de ville quand on assiste à ces "jeux du cirque" ?
Comment prôner le bien vivre ensemble quand on stigmatise à chaque intervention une partie de notre ville contre une autre ?
Il est vraiment temps d'engager une autre dynamique, apaisée et surtout constructive, c'est en tout cas ce que nous essayons de faire avec notre groupe depuis le début. La mobilisation de toutes et tous est nécessaire, chaque jour notre élan grandit, la liste de nos soutiens s'allonge. Le rassemblement de chacun est le seul moyen d'atteindre cet objectif pour 2014, nous le devons à notre ville, à ses habitants et au final à la démocratie locale qui chaque jour perd de son crédit devant un pareil spectacle. D'ailleurs où étaient les problèmes du quotidien des habitants dans le débat d'hier soir ? Bien loin hélas.