La truculence de mes collègues de la majorité
municipale ne connait pas de limite, s'étendant même à un domaine de prime abord
rébarbatif : le PLU.
L'adjoint au maire en charge des questions d'urbanisme nous vantait avec fougue dans le
dernier Fontenay Magazine, les glorieux mérites du PLU modifié, destiné à nous
rendre la vie à Fontenay encore plus belle, plus dynamique, plus mixte, plus
solidaire, plus durable, plus équitable, plus... tout en fait ! Il nous invitait de façon ostentatoire, dans la foulée, à approuver les
modifications, fruits d'une longue concertation citoyenne, nous affirmait-on.
![]() |
Photo G. Louicellier-Calmels |
Studieux et appliqué j'ai passé des heures à déchiffrer l'abscons,
épluchant jusqu'aux annexes et documents de concertation.
Un point m'a particulièrement amusé, celui qui, selon le futur PLU, allait me permettre de conserver ma qualité de cadre de vie actuel et notamment mes 45 m2 d'espaces verts par habitant dont je suis si fier alors même que l'on m'annonce que d'ici à 2030 ma ville comptera 3000 habitants de plus (chiffres à prendre au conditionnel évidemment puisque certains parlent de 6000 habitants de plus...).
Je vis décidément dans une ville magique. Soudain, je fus pris d’un doute en lisant que cette prouesse serait possible notamment en « favorisant le développement du compostage domestique, dans l’habitat individuel et collectif » ou en « définissant une palette végétale locale pour les espaces publics et privés, déconseillant les espèces invasives avérées ». Moment de solitude intense. D’un naturel optimiste, je décide de m’accrocher à une des nombreuses solutions,« privilégiant le développement des toitures et des toits végétalisés » et me rends confiant sur les 72 pages du règlement du PLU pour y trouver les déclinaisons réglementaires me permettant de conserver mes 45 m2 d’espaces verts auxquels je tiens et qu’on me promet de maintenir. Entre temps j’ai fait des recherches. Je sais que la superficie de Fontenay-sous-Bois est de 5,58 km2 et que cette donnée ne changera pas avec l’arrivée de 3.000 habitants (ou 6.000 !) auxquels on me dit que l’’on va construire "X" logements. La logique voudrait même que la construction de ces "X" logements supplémentaires entraîne mécaniquement une perte d’espaces verts, du moins sur l’emprise au sol. Mais l'adjoint à l'urbanisme m’assure qu’il a tout prévu, je n’ai donc aucune raison de douter de sa parole. Bon, admettons que la construction de ces logements n’entraine aucune perte d’espaces verts. Je me dis qu’il « suffit donc » d’augmenter le nombre de m2 d’espaces verts proportionnellement au nombre de nouveaux habitants : c’est simple 3000x45 m2 = 135 000 m2. Bon, je me dis que ces 135 000 m2 ne peuvent pas être de la pleine terre puisque la ville ne va pas supprimer des logements mais en construire. Mais "Eureka" la mairie a pensé à tout et bingo je pense aux murs végétalisés. Étant un lecteur studieux, acharné et averti, j’ai lu dans un des nombreux documents que la loi ALUR avait supprimé le COS mais inventé le coefficient Biotope et j’ai compris que ce coefficient me permettait en autre de calculer combien de m2 de murs végétalisés supplémentaires me permettraient de conserver mon ratio (45 m2 espaces verts/habitant) grâce à son équivalent de pleine terre. J'espère que vous suivez toujours !
J’ai fini par trouver l’information au prix d’impétueux efforts : pleine terre coef 1, mur végétalisé coef 0,25. Il me faudrait donc 135 000 x 4 = 540 000m2 soit 0,54 km2 soit près de 10 % de la superficie de Fontenay d’espaces verts supplémentaires en murs végétalisés pour conserver mon acquis… et ce n’est pas le pire de ce que j’ai découvert à la lecture attentive du nouveau PLU… La mairie veut nous faire voter pour son projet de nouveau PLU mais lorsque l'on creuse, l'on découvre la magnifique opération de communication qui masque la réalité. A suivre...
Un point m'a particulièrement amusé, celui qui, selon le futur PLU, allait me permettre de conserver ma qualité de cadre de vie actuel et notamment mes 45 m2 d'espaces verts par habitant dont je suis si fier alors même que l'on m'annonce que d'ici à 2030 ma ville comptera 3000 habitants de plus (chiffres à prendre au conditionnel évidemment puisque certains parlent de 6000 habitants de plus...).
Je vis décidément dans une ville magique. Soudain, je fus pris d’un doute en lisant que cette prouesse serait possible notamment en « favorisant le développement du compostage domestique, dans l’habitat individuel et collectif » ou en « définissant une palette végétale locale pour les espaces publics et privés, déconseillant les espèces invasives avérées ». Moment de solitude intense. D’un naturel optimiste, je décide de m’accrocher à une des nombreuses solutions,« privilégiant le développement des toitures et des toits végétalisés » et me rends confiant sur les 72 pages du règlement du PLU pour y trouver les déclinaisons réglementaires me permettant de conserver mes 45 m2 d’espaces verts auxquels je tiens et qu’on me promet de maintenir. Entre temps j’ai fait des recherches. Je sais que la superficie de Fontenay-sous-Bois est de 5,58 km2 et que cette donnée ne changera pas avec l’arrivée de 3.000 habitants (ou 6.000 !) auxquels on me dit que l’’on va construire "X" logements. La logique voudrait même que la construction de ces "X" logements supplémentaires entraîne mécaniquement une perte d’espaces verts, du moins sur l’emprise au sol. Mais l'adjoint à l'urbanisme m’assure qu’il a tout prévu, je n’ai donc aucune raison de douter de sa parole. Bon, admettons que la construction de ces logements n’entraine aucune perte d’espaces verts. Je me dis qu’il « suffit donc » d’augmenter le nombre de m2 d’espaces verts proportionnellement au nombre de nouveaux habitants : c’est simple 3000x45 m2 = 135 000 m2. Bon, je me dis que ces 135 000 m2 ne peuvent pas être de la pleine terre puisque la ville ne va pas supprimer des logements mais en construire. Mais "Eureka" la mairie a pensé à tout et bingo je pense aux murs végétalisés. Étant un lecteur studieux, acharné et averti, j’ai lu dans un des nombreux documents que la loi ALUR avait supprimé le COS mais inventé le coefficient Biotope et j’ai compris que ce coefficient me permettait en autre de calculer combien de m2 de murs végétalisés supplémentaires me permettraient de conserver mon ratio (45 m2 espaces verts/habitant) grâce à son équivalent de pleine terre. J'espère que vous suivez toujours !
J’ai fini par trouver l’information au prix d’impétueux efforts : pleine terre coef 1, mur végétalisé coef 0,25. Il me faudrait donc 135 000 x 4 = 540 000m2 soit 0,54 km2 soit près de 10 % de la superficie de Fontenay d’espaces verts supplémentaires en murs végétalisés pour conserver mon acquis… et ce n’est pas le pire de ce que j’ai découvert à la lecture attentive du nouveau PLU… La mairie veut nous faire voter pour son projet de nouveau PLU mais lorsque l'on creuse, l'on découvre la magnifique opération de communication qui masque la réalité. A suivre...