C’est amusant ! Je
préfère débuter cet article ainsi, plutôt que d’écrire une fois encore combien
il est pitoyable de voir la mairie de Fontenay mettre autant d’empressement à
ne rien faire ! Aujourd’hui j’ai souhaité vous parler des fameuses « mauvaises
herbes » qui jonchent désormais l’ensemble de nos rues. En effet, dans le
magazine municipal de l’été, un article leur est consacré, enfin seulement à
celles qui jonchent notre cimetière. Une belle photo, et un scoop : le maire va
nous donner son sentiment. Résultat : on nous annonce une étude sur
l’utilisation de produits non polluants pour la rentrée ! Reprenons le sujet
depuis le début, pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi.
1ère étape. Depuis quelques mois, la ville de
Fontenay a pris la sage décision de supprimer l’utilisation des produits
phytosanitaires et autres pesticides précédemment utilisés pour désherber nos
rues ainsi que les allées du cimetière. Décision environnementale importante
car, en plus d’être dangereux pour notre environnement, ces produits l’étaient
aussi pour ceux qui les utilisaient, à savoir les agents communaux des espaces
verts. Notre groupe avait voté favorablement cette décision.
2e étape. Devant la prolifération de mauvaises
herbes dans nos rues, nous avions alors demandé à la municipalité pourquoi nos
agents, libérés de l’utilisation de ces pesticides, n’utilisaient pas de binettes
pour retirer ces mauvaises herbes. La réponse qui nous fut donnée nous
laisse encore songeurs, mais je me dois de vous la livrer : « La trop grande
utilisation répétée de binettes risquait de faire apparaître un très fort
nombre de TMS au sein du personnel communal. ( TMS : Troubles
musculo-squelettiques ). Alors plutôt que de former le personnel à la bonne
utilisation de la binette, plutôt que d’acheter un matériel prévenant ce
risque, la mairie avait pris la décision de laisser pousser ces « mauvaises
herbes ». Enfin à Fontenay quand on ne veut pas appeler un chat un chat, ou un
communiste un communiste, on trouve une appellation plus sympathique, ou plus
effrayante, ça dépend de l’ambiance. « Un communiste » devient « une
force de progrès », la « maîtrise de la dépense publique »
devient « l’austérité », les « mauvaises herbes »
deviennent de bucoliques « herbes folles » ! On ne rêve pas.
3e étape. Aujourd’hui, chacun s’accorde à
reconnaître l’inesthétisme de ces « mauvaises herbes » dont certaines, comme la
pariétaire, sont fortement allergisantes, la dangerosité de ces plantes qui
jonchent nos trottoirs et parfois masquent la visibilité des tout-petits devant
les passages piétons. Et même s’il est apparemment politiquement correct de
dire, comme le font les élus de la majorité, que ces « mauvaises herbes »
participent à la biodiversité et qu'il n'est donc pas forcément judicieux de
les arracher... Il convient d’arrêter de palabrer, de s’interroger et surtout d’agir.
Mais, car il y a un mais, nous sommes à Fontenay ! Dans
cette ville on aime prendre son temps, et surtout consacrer de l’argent à des
études. Pourtant il n’y a pas 36 solutions, mais parce que nous avons réfléchi
sur ce dossier depuis de nombreuses années, nous allons vous en donner quelques
unes, avec le secret espoir que, comme vous le faites régulièrement, Monsieur
le Maire, vous les repreniez à votre
compte. Là, je fais référence à la gratuité du concert de la Madelon, qui n’a jamais
figuré dans votre programme, mais bien dans le nôtre, et aussi à la mise en
place d’un arrêté de fermeture de commerces le soir quand cela participe au
trouble public de certains quartiers (ce que la majorité municipale pensait
impossible à mettre en œuvre quand nous l’avions proposé durant la campagne
électorale)… Mais revenons à ces satanées « mauvaises herbes ».
Un constat tout d’abord : Pour que les mauvaises herbes ne
sortent pas de terre, il faudrait déjà que l’état général de la voirie ou des
allées du cimetière ne laisse pas d’interstices suffisamment grands pour que
les plantes y passent.
Règle n°1 :
Entretenir convenablement et régulièrement l’espace public réduit fortement
l’émergence de nouvelles mauvaises herbes.
Solutions :
- Passer régulièrement nettoyer les rues et les trottoirs
empêchent les herbes de pousser. Dès lors, l’usage de la binette est beaucoup
moins traumatisant pour les utilisateurs. L’huile de coude ne pollue pas.
- Mettre en place des " Opérations coups de balai -
propreté " où les services municipaux de la voirie et des espaces verts
interviennent en nombre pour nettoyer totalement une rue.
- Rénover nos rues régulièrement afin d’éviter aux
contribuables de payer trop souvent des interventions financées en dépenses de
fonctionnement et non en investissement (soit 20% plus chères).
Règle n°2 : Trouver
des solutions nouvelles. Il y en a, mais elles coutent cher (enfin, pas
forcément plus que l’étude menée pour les trouver).
- Désherbage thermique : consiste à jeter de la vapeur sur
ces herbes pour les faire mourir et ensuite les retirer plus facilement.
- Désherbage par la flamme : en brûlant les mauvaises herbes
(attention : des hydrocarbures sur la chaussée peuvent engendrer des mauvaises
surprises).
- Désherbage à l’aide de mousse biologique, mais ce travail
doit être réalisé régulièrement quand il ne pleut pas plusieurs jours d’affilée
!
Voilà rapidement nos
recommandations pour lutter enfin contre ces herbes qui, par leur
prolifération, abîment la chaussée ou les trottoirs et obligent dès lors à une
réfection ponctuelle. Conséquences :
- Des rues dangereuses car bosselées et trouées, des
trottoirs dangereux car… bosselés et troués aussi !
- L’utilisation régulière de goudron (avec du pétrole et des
hydrocarbures polluants) pour boucher les trous très importants formés par les
mauvaises herbes.
- L’utilisation plus nombreuses encore de camions polluants
pour transporter le goudron.
Au final : un bilan carbone négatif et un vrai danger pour les piétons et les
deux-roues !
Oui, cet article est un peu long, mais la question des
mauvaises herbes de notre ville méritait bien qu’on s’y penche et parce que
notre groupe souhaite avant tout l’amélioration des conditions de vie il était
important que nous formulions des propositions simples. C’est fait ! Alors
maintenant, mesdames et messieurs de la majorité municipale, à l’action ! Arrêtons l'affichage pseudo-environnemental au détriment du cadre de vie durable !